Donald Trump a été élu à la présidence des États-Unis. Un homme d'une vulgarité sans bornes avec des idées touffues, incohérentes. Un homme qui s'approche des quatre-vingts ans aussi, donc au cerveau qui risque de se fragiliser dans les mois à venir. Mais rien n'arrive sans raison. Le camp adverse, malgré son teint rose bonbon, représente la nouvelle économie, dont les exclus sont de plus en plus nombreux, malgré son discours sur l'inclusion. Il représente aussi la politique du désengagement dans le monde, de l'abandon de politiques de coopération internationale, d'où l'accroissement sans précédent du nombre de migrants. Il représente encore la poursuite de la guerre en Ukraine et, son corollaire, la vente d'armes à l'échelle mondiale, faisant saliver l'industrie florissante de l'armement. Il est également le complice non avoué de l'anéantissement de Gaza, se faisant l'allié tacite de la conquête coloniale d'Israël sur la Palestine. Même si le camp démocrate adopte des valeurs dites de gauche, cela n'empêche pas qu'il soit - encore et toujours - du côté du pognon, rarement de ceux qui s'efforcent de payer leur loyer dans une société sans filet social. Certes, il a le soutien de vedettes de la chanson, millionnaires, voire milliardaires dans le cas de Taylor Swift, des personnes admirées par la grande masse des gens qui dépensent des fortunes pour assister à leurs spectacles. Mais tout ça n'est que pour l'image, rien d'autre que l'image. Bref, si ce camp paraît mieux que l'autre, le résultat s'avère à peu près le même : protectionnisme, guerre, inégalités sociales, etc.
Les États-Unis sont un pays impérialiste parmi les plus puissants du monde. Et un pays impérialiste n'hésite jamais à démolir ses concurrents ou à faire la guerre pour défendre ses intérêts. Peu importe le camp, ça ne changera pas. D'ailleurs, n'est-ce pas étrange qu'il n'y ait dans ce pays que deux partis politiques depuis deux cents ans ? On ne cesse de vanter la démocratie américaine, et pourtant… il n'y a que deux partis en activité, chacun d'eux étant financé à coup de millions de dollars puisque, dans ce pays, les lois visant à limiter le financement des partis politiques par les entreprises ont été jugées inconstitutionnelles par la Cour suprême. Personnellement, je ne mettrais pas beaucoup d'espoir dans ce pays pour améliorer le sort du monde. Ce n'est pas un modèle à suivre, et il vaut mieux ne pas comparer avec le Canada.
Mais tout cela, ce qui m'étonne le plus, c'est l'unanimité de la presse québécoise. Ce matin, tous les journalistes et chroniqueurs de La Presse ont joué les vierges offensées devant la victoire de Donald Trump. Danger pour la démocratie, danger pour les femmes, danger pour les exportations canadiennes aux États-Unis. Je ne dis pas qu'ils ont tort. En revanche, je me dis que, quand tout le monde pense de la même manière, la démocratie et la liberté de pensée sont peut-être déjà fragilisées…
2024-11-06 : société