Ma femme s'étonne que je sois si sensible quand j'apprends à la télévision qu'une jeune fille a été enlevée, puis probablement violée et laissée pour morte dans un sous-bois environnant. Récemment, c'est ce qui est arrivé à une jeune fille, une étudiante de dix-neuf ans à l'Université Paris Dauphine, dans le bois de Boulogne. Elle s'appelait Philippine, un si joli nom. Je ne sais pas ce que cette jeune fille serait devenue, mais comme tout un chacun elle avait le droit à la vie, à ses erreurs, à ses échecs, à ses déceptions, mais aussi à des éclats de joie, au bonheur, à la satisfaction amoureuse. Chacun de nous participe à la roue, même si nous ne sommes que des particules dans l'espace-temps. Et personne n'a le droit de nous ôter la vie.
Dans le cas de Philippine, l'enfoiré qui lui a ravi sa vie ne devait pas se trouver sur le territoire français, ce qui teinte de politique ce triste fait divers. Mais je ne vais pas entrer là-dedans, voulez-vous. Je laisse ça aux gens de ce pays, si difficile à gérer, si peu raisonnables malgré leur armée de philosophes, si peu sages, des gens qui, dès le lendemain d'un vote démocratique, sortent dans la rue pour manifester. Parfois je me demande pourquoi ils vont voter… et, surtout, pourquoi ils votent si mal !
Mais je suis loin d'être convaincu que ça soit mieux ici... Parlant d'ici, une jeune femme a disparu à Hemmingford, une petite ville de Montérégie située près de la frontière américaine. On l'a retrouvée sans vie dans un sous-bois, à moitié recouverte de terre. Elle s'appelait Kelsey, avait moins de trente ans et était mère d'une bébé de vingt mois, un enfant qui grandira sans sa mère. On ne sait pas tout de cette histoire, sauf qu'elle est tout aussi sordide que la première. Juste à voir la photographie de son prétendu fiancé, on se demande bien comment elle a pu se mettre avec ce gars. Sans faire dans le profilage, parfois, ça me semble si évident qu'un gars, qui se soucie à ce point de son enveloppe matérielle (tatouage, piercing, coiffure), ne sera pas en mesure d'aimer un enfant plus que lui-même. En tout cas, il est le suspect numéro un dans cette histoire.
J'ai mal pour les parents. Je ne sais pas d'où me vient cette soudaine sensibilité pour des jeunes filles que je ne connais même pas, mais c'est ainsi : j'ai mal en raison de cette innocence perdue, de cette vie brisée, du malheur des familles. Je ne peux rien dire de plus.
2024-09-28 : société